En toute simplicité, on vous le dit avec des fleurs...

Shrî Râmakrishna disait :

"Celui qui s'efforce de se rendre libre est le vrai prédicateur. Des centaines d'hommes viennent de tous côtés à celui qui est libre, et désirent recevoir ses instructions. Quand s'ouvre un bouton de rose, les abeilles volent à lui de partout sans y être invitées." (264)

"Les abeilles viennent toutes seules à la fleur pleinement éclose lorsque la brise en répand partout le suave parfum. De même, lorsqu'un homme devient pur et parfait, la douce influence de sa nature se répand partout, et tous ceux qui cherchent la Vérité sont naturellement attirés vers lui. Il n'a pas besoin d'aller à la recherche d'auditeurs." (265)

Celui qui s'efforce de (se) rendre libre est le vrai prédicateur.
Et le "prédicateur" est celui qui prédit, comme "Jean" dans les Évangiles qui prépare les hommes à connaître le Seigneur que "Jésus" représente. Alors que veut dire pré-parer ? Et que veut dire se parer ? Que veut dire Le connaître ? Dans tous les cas "Celui qui" s'efforce de rendre libre est un libérateur. Qui, dans le Livre de l'Exode, libère Son peuple du pays de la servitude, du pays de l'asservissement au moi-individuel que "Pharaon" représente ? Qui libère plus tard, son peuple de la lumière des "Pharisiens" ? Karl Barth, "un pasteur réformé et professeur de théologie suisse, considéré comme l'une des personnalités majeures de la théologie chrétienne du XXᵉ siècle" (W) que l'on peut lire dans l'introduction du Coran, rédigée par Mohamed Arkoun, dit :
" Malheur, quand des sommets de la religion ne sort que la religion ! Elle ne libère pas, elle emprisonne, dans des conditions pires que tout ce qui peut emprisonner." (P34)
"Celui qui" s'efforce de rendre libre est un libérateur. Et si Michou a été perçu comme un "libérateur" par ceux qui se sont retrouvés libérés du mental accusateur d'un ego moraliste (Apocalypse 12:10) qui les condamnaient, en eux-mêmes tout d'abord, à ne pas les laisser vivre leur vie, à ne pas lui permettre de s’épanouir, par contre "Celui qui" s'efforce de libérer la vie, comme le ferait une sage-femme, ne se pose pas en libérateur et c'est pourquoi, conscient du rôle qu'il lui a été donné de jouer et d'illustrer, Michou précise :
"Je ne me pose pas en libérateur, je me sers juste de mon image publique pour défendre des causes que je crois justes." (Chap. 9 P64)
Permettre à la vie de chacun de vivre et de s'épanouir librement dans le respect des autres en étant soi-même un exemple, est assurément une cause juste. Et un sourire sincère peut déjà libérer les hommes de leurs crispations. De plus, au lieu de dire aux autres : "Faites ceci et cela", rien ne remplacera jamais l'image que l'on donne en exemple, que donnent en exemple ceux qui ont l'audace de vivre leur vie, de laisser vivre leur vie. Alors qui est ce "Je" qui S'exprime ? Quelles sont ses "causes" ? Ici on ne peut que s'interroger.
" Des centaines d'hommes viennent de tous côtés à celui " qui s'est ouvert comme un bouton de fleur. Et " Si des amis viennent de loin recevoir ses leçons, n’éprouve-t-il pas une grande joie ? [et] S’il reste inconnu des hommes et n’en ressent aucune peine, n’est-il pas un homme honorable ?" (1:1 est-il dit dans cet "Entretien du Maître avec Ses disciples (= Confucius)", dans l'un des deux grands Livres sacrés de la Chine.
Parce que tout s'illustre dans la Création, parce que tout n’est que Représentation, n'est que la Représentation de Ce qui S'est manifesté, il arrive parfois que des centaines d'hommes se trouvent attirés par celui qui s'est épanoui comme s'ouvre une fleur de lotus mais le plus souvent personne ne vient à lui. Donc ne pensons jamais : "Si personne ne vient à moi, c'est parce que je ne me suis pas encore épanoui ou que je ne suis pas en bon chemin." Car le simple fait de s'ouvrir ne serait-ce que sur un domaine particulier, fait venir les pensées qui s'y rapportent. Là encore, il faut passer de la Représentation extérieure à la Représentation intérieure, ce qui nécessite une introversion, une inversion : Quand un homme s'ouvre comme un bouton de rose ou comme une fleur de lotus, des centaines de pensées ailées, viennent à lui sans y être invitées. Ce sont les pensées d'en haut, les pensées de l'esprit, les pensées du ciel. Elles sont bonnes, elles sont pures, elles sont parfaites, elles sont heureuses, elles sont pleinement satisfaisantes : ce sont les pensées de l'homme qui est honoré, de "l'homme honorable", et qui est aussi cet "un" que nul ne connaît, que nul ne connaît que soi-même car les pensées qui viennent à lui, ne sont autres que les Siennes, que celles qui sont véritablement Siennes, peu importe leurs sources apparentes. Et quand l'heure sera venue, quand le bouchon que "l'ego" représente ne sera plus
« vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l'homme. » (Jean 1:51)
Et qui est-il ce "Fils de l'homme" ? Quand un bouton de fleur s'ouvre, la fleur apparaît avec son cœur et tous ses pétales -- "nous on aime les pétales" dit la chanson -- qui tels les rayons du Soleil viennent éclairer son cœur. Le cœur se révèle avec tous ses pétales qui constituent sa corolle (W), du latin corona, sa couronne (de gloire). La fleur apparaît et se révèle avec tous ses pétales, comme dans l'Inde le lotus épanoui que le sahasrâra représente avec ses mille pétales. Car l'Un qui est au centre de tout, comme de toute la Création Se révèle toujours avec le Multiple, avec une plénitude de Révélations (qu'il nous appartient d'aimer), ne serait-ce que pour découvrir toute la richesse de notre vie. La fleur ne s’épanouit et ne forme plus qu'une seule chose avec tous ses pétales que lorsque la conscience séparative que l'ego représente, n'est plus. C'est alors seulement que tous les hommes viennent de tous cotés et rendent hommage à Celui Qui S'est manifesté et Qui, en n'étant plus, est entré dans Son règne. Ici, "les hommes" sont à "l'homme honorable", ce que les rayons sont à Râ, Ils ne sont pas distincts de lui. Quand la conscience restreinte à la vision de la seule personne humaine n'est plus, ce sont bien ses pensées qui viennent de tous cotés à "Celui qui" s'est ouvert, à "Celui qui" s'est offert (en sacrifice).
"Que notre vie soit une fleur déposée aux pieds de notre divin Créateur. Seule la vie qui est vécue de cette façon est remplie d'une félicité, d'une paix et d'une joie réelle." (Swâmi Râmdâs - Présence de Râm)
Autrement-dit " offre ta pensée au Jour qui descend sur elle de partout" (Mâ Sûryânanda Lakshmi - Les sentiers de l'âme P27)
Quand une fleur s'offre à la lumière, tous les rayons du soleil viennent l'éclairer, viennent éclairer son cœur. Et l'unité de toute la création est telle que ce sont ses pétales qui lui donnent toute Sa beauté, tout Son parfum.